Le maire de Rufisque Daouda Niang obtient du PM la promesse de l’intégration de « Dakar Gate » dans le PSEUne délivrance, selon l’édile de la vieille ville. Le jeudi 19 mai. Une date à retenir pour Rufisque. Le fameux projet « Dakar Gate »,
qui devrait régler définitivement la question de l’avancée de la mer sur la vieille ville, sera porté par le Plan Sénégal Emergent. Le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne, séduit par ce projet qui attend depuis 11 ans son approbation par l’Etat, s’est engagé à faire le marketing de « Dakar Gate » auprès du chef de l’Etat. « Dakar Gate » qui a déjà obtenu des engagements financiers de l’ordre de 250 milliards de francs de partenaires, devrait être intégré parmi les projets phares du PSE. Un engagement synonyme de « délivrance » pour la délégation municipale rufisquoise. Pour aller à cette audience du 19 mai avec le Premier ministre, le maire de Rufisque, Daouda Niang, était accompagné d’une importante délégation composée des maires de Rufisque Est, Albé Ndoye, de Rufisque Ouest, Alioune Mar, et du Nord, Oumar Mané, des adjoints au maire de ville Papa Ndao Fall et Pathé Ndiaye, des conseillers spéciaux Oumar Cissé, Oumar Ndiaye, Amadou Sène Niang, Ibrahima Basse, Ibrahima Faye, point focal du « Dakar Gate », du DG de l’Agetip, El Hadji Malick Gaye, ainsi que de son conseiller Moustapha Ndiaye et de l’architecte Birahim Niang.Au sortir de cette audience, Daouda Niang parle d’une victoire des populations de Rufisque mais aussi des élus de la ville, surtout les quatre maires, pour sauver une cité historique menacée dans son existence même par l’avancée de la mer. « Dakar Gate » est un projet de réalisation de 22 plateformes s’échelonnant de Dakar à Yenne et d’un coût de 100 milliards de francs. Des plateformes réalisées à partir de la terre gagnée sur la meret qui seront transformées en de projets immobiliers ambitieux. Le maire Daouda Niang a bien voulu répondre à nos questions.
Le Témoin – Monsieur le maire, A la tête d’une importante délégation d’élus et de conseillers, vous avez été reçu par le Premier ministre le jeudi 19 mai pour parler du projet « Dakar Gate ». Quel a été l’accueil réservé par M. Mohammad Dionne à cette initiative majeure pour Rufisque ?
Daouda NIANG - Après sa première intervention, le Premier ministre s’est rendu compte que c’est tout Rufisque qui était là c'est-à-dire les quatre maires représentatifs de la ville, des conseillers spéciaux et adjoints au maire. Après avoir présenté la délégation, j’ai dit au Premier ministre que « vous avez Rufisque devant vous qui a des préoccupations ». Elles s’articulent sur deux à trois questions qui intéressent la ville. Dans mon esprit, j’ai retenu ce que le président de la République avait dit lors d’une visite dans la vieille ville. Que les trois grands maux de Rufisque, c’est l’avancée de la mer, les canaux à ciel ouvert et les usines qui avaient embauché beaucoup de gens et qui actuellement sont fermées. Ce qui veut dire qu’il connaît bien les problèmes de Rufisque. Et sans plus tarder, j’ai donné la parole au promoteur et architecte Birahim Niang qui a fait la genèse du projet « Dakar Gate ». A la fin de l’exposé de l’architecte, le Premier ministre,très attentif,n’a pas manqué de saluer la pertinence du projet dont il avait déjà entendu parler. Mais il n’avait pas toutes les données. Edifié sur les différents aspects du projet, le Premier ministre a tenu cependant à nous conseillerd’y aller par petits pas. D’autant qu’il a déroulé devant nous tous les projets identiques réalisés à travers le monde. Mais l’impression qui se dégage de la posture du Premier ministre, c’est un Mohamed Dionne très réaliste face à un architecte rêveur. Il a aussi évoqué avec le promoteur tous les grands projets de ce genre qui existent dans le monde. Ce qui prouve que le Premier ministre est très informé et très réaliste, à la limite on s’est dit que nous avions devant nous le rêveur qui est l’architecte et le réaliste qui est le chef du gouvernement. C’était une discussion entre un architecte et un ingénieur. A et instant, ce que nous avions envisagé de faire, c’est de s’intéresser de la corniche de Hann à Diamniadio, ensuite d’avoir les six plateformes. Il a dit que cela ne va pas se passer comme ça. Il nous a conseillés d’y aller avec beaucoup de réalisme et après on va voir. Dans la discussion, on a fini par accepter les quatre épis parce qu’il fallait prendre les préoccupations immédiates par rapport au démarrage qui peut être pendant l’hivernage où nous serons obligés de mettre quelque chose pour bloquer la mer. Il apprécié positivement et nous nous sommes entendus sur un autre aspect qu’il a évoqué. Il nous a demandé d’aller voir l’ANACIM qui gère les côtes et cela nécessite des papiers. Nous allons nous rapprocher de son cabinet pour régler ce problème le plus rapidement possible. Le Premier ministre nous a encouragés et a fait savoir en fin de compte que si tout est réglé et redimensionné avec tous les phasages et l’obtention de bailleurs, il pourra lui-même porterle projet et en parler au président de la République.
Pour vous, est-ce un rêve qui peut devenir réalité à savoir l’intégration du projet Dakar Gateau sein du PSE ?
Oui, puisque le Premier ministre a affiché sa disponibilité à se faire l’avocat du projet « Dakar Gate » auprès du chef de l’Etat pour son intégration dans le PSE. Une telle perspective rassure puisqu’à partir de ce moment-là, « Dakar Gate » deviendra un projet de l’Etat. Ce qui va rassurer les bailleurs, les partenaires et les collectivités locales. C’est une délivrance parce que la préoccupation des Rufisquois est que la ville est très menacée et qu’il faut conserver ce patrimoine culturel et historique. On ne peut pas laisser une ville qui existe depuis 1880 être dévorée par la mer. Si cela se passe, ce serait une grande responsabilité de notre part, mais aussi des autorités. Maintenant, je prie que cet appel soit entendu par les tenants de ce pouvoir et qu’ils en prennent acte aussi en travaillant avec nous. C’est une victoire des populations de Rufisque, mais aussi de l’Association des Maires de la ville. Il faut saluer la participation des maires qui ont accepté de se réunir autour de l’essentiel et de travailler pour la réussite de ce projet. Une fois ce dernier réalisé, les populations vont retrouver leur ville et la mer va reculer. Les populations verront d’autres infrastructures se développer dans Rufisque, ce qui participera à faire d’elle une ville pilote. Pour Diamniadio, c’est un complément, il faut savoir que cette localité n’a pas de maire. Rufisque, c’est aussi un patrimoine bâti historique, c’est ce qui nous différencie de Diamniadio. Nul ne se rendra là-bas sans passer par notre ville, car elle ne sera pas une cité dortoir parce qu’il y aura toutes les activités universitaires, culturelles et d’autres. Avec nos petites embarcations, nous allons retrouver une ville touristique qui recevra du monde pour des visites comme cela se faisait il y a quelques années. Il y aura sur place tout un ensemble de convivialité pour attirer des touristes.
Vous êtes en passe de réaliser une chose sur laquelle vos prédécesseurs ont échoué à savoir l’assainissement humain de la ville. Quel a été votre secret ? Quelles sont les étapes qui vont suivre ?
Cela n’a pas été facile. Vous savez, quand un parti dirige une commune, à chaque fois qu’il y a des choses positives pour cette formation politique, cela va se répercuter sur la commune.La chance que Rufisque a pu avoir, c’est la coalition des partis qui a porté le maire à la tête de la commune. Tous les Rufisquois ont accepté de s’unir autour de ce projet et pour une même réflexion. C’est cet effort que les gens ont fait et qui a permis d’avoir le courage d’engager le combat contre ceux qui avaient confisqué la ville depuis plus de 25 ans, pour les dégager. C’est une équipe qui a pu réaliser cela. La logique voudrait qu’on puisse conserver l’électorat et, pour ce faire, on est obligé de faire des concessions.
Rufisque est sevré de stade depuis plus de 4 ans. Des rumeurs annoncent la réouverture du stade Ngalandou Diouf. Pouvez-nous confirmer et préciser la date de la livraison du stade ?
Je remercie Dieu parce que beaucoup de projets vont être réalisés, parce qu’il y a une entente. Mais ce qui a pu faire avancer le projet, c’est que le maire a travaillé pour trouver des moyens afin que les choses se passent rapidement. Nous avons aussi eu la chance d’avoir avec nous deux directeurs généraux, ceux de l’ADM et de l’AGETIP qu’il faut saluer. Ils se sont déplacés pour voir le ministre des Sports et discuter des problèmes qui ontretardé les travaux. Etant un homme du sérail, le ministre des Sports s’est engagé à acheter le gazon et les lampes pour l’éclairage. De notre côté, nous allons mettre les moyens pour que les choses aillent vite. Avec l’entreprise qui a repris le marché, si elle parvient à mettre la charpente d’ici le mois de juin et si le gazon est installé, on a de fortes chances qu’en début juillet, le stade soit disponible.